UNE NOUVELLE VOIE POUR L’AVANCEMENT DE LA PSYCHOLOGIE:

LES CONSULTATIONS 2.0 

Par Richard LaChance M.ps., Psychologue-Psychothérapeute,

Psychologue Sportif et Préparateur Mental©

Québec, Québec, Canada

 

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Une nouvelle voie pour l’avancement de la psychologie:

Les Consultations 2.0 

 

 

Résumé de l’article

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Les Temps changent rapidement avec l’avenue de l’informatique. Exponentiellement. Or, nous évoluons en tant que société au rythme de ce nouveau mouvement. La vie est alors en expansion. Se cramponner à ce qui existe déjà et s’en tenir qu’à cela, risque de compromettre la science de la psychologie elle-même. Ce sont les pratiquants qui ont actuellement entre leur main l’avenir de celle-ci. Ceux et celles qui œuvrent à tous les jours dans le creuset de leur cabinet.

Après plus de trente années de carrière en psychologie, et ayant exploré plusieurs avenues – enseignement, journaux, revues, radio, télévision, etc. – et étudié plusieurs approches, Richard LaChance aborde ici de nouveaux « territoires » pour la jeune science qu’est la psychologie. Ses tenants et ses aboutissants comme ses exigences. En somme tout le potentiel que comporte cette avenue tant pour la pratique elle-même que pour son développement afin de mieux répondre aux besoins du jour et donner un souffle nouveau à la profession, ce faisant, inspirer, dans le meilleur des cas, les psychologues et leurs pratiques d’une manière avisée.

Cet article est à la fois une invitation et une brève exploration de cette nouvelle mouvance à l’ère des nouvelles communications et de l’Internet: La consultation 2.0.

 

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Aussi appelés Cyberthérapie, la e-Consultation ou les Consultations 2.0 sont très peu connues ici en sol nord-américain. De l’autre côté de l’Atlantique, côté européen – anglophone comme francophone -, les intervenants des divers milieux de la santé mentale ont une longueur d’avance sur nous. Il y a donc du rattrapage à faire. Du moins pour nous en psychologie, car dans le domaine de la médecine les avancées, ici comme ailleurs, se font de plus en plus nombreuses. Les interventions en salle opératoire se font de plus en plus pointues et demandent l’intervention de spécialistes à l’extérieur, bien souvent, des régions en demande. Or, l’accessibilité à ceux-ci est maintenant à portée de main pour tous ces chirurgiens en quête de spécialistes. La vidéoconférence vient en aide aux médecins chirurgiens comme à leurs patients. Ce qui n’était pas possible il y a encore une dizaine ou une quinzaine d’années.

C’est avec la venue de l’informatique et des moyens tels que Skype – ou vidéoconférence -, notamment, qu’il est maintenant possible d’intervenir auprès de gens en demande d’aide. L’arrivée de ces moyens de communication via l’Internet est encore tout récent. Et qui dit nouveauté, dit inconnu ou encore, à découvrir…

Une avancée importante pour la médecine, cette conjugaison de la science, de l’informatique et de la venue de l’Internet. Certes, nous pourrions soulever une flopée de doléances envers la venue de l’Internet… mais avant de jeter le bébé avec l’eau du bain (cette expression me fait toujours un peu rire, mais bon, elle dit bien ce que ça veut dire!), on doit y repenser à deux fois, pour nous particulièrement les psychologues cliniciens. Comment pourrions-nous en bénéficier d’une telle technologie?

La SRC (la Société Radio-Canada) via une journaliste de Trois-Rivières, Marie-Pier Bouchard, avec son équipe est venue faire une interview dans mon bureau à Québec, au début du printemps 2015, sur ce sujet – la Consultation 2.0 – qui se pointe timidement, particulièrement chez nous, au Québec. Puisque depuis maintenant dix-sept (17) ans, j’utilise cet outil comme mode d’intervention qu’est l’Internet dans diverses situations cliniques. Par exemple, afin de suivre certains des athlètes qui me consultent lors des compétitions outremer ou ailleurs dans le pays. Ou encore, pour des clients ayant des difficultés diverses de se déplacer en tout temps ou pour un moment précis ou encore un client qui me consultait souhaite poursuivre avec moi-même s’il déménage de vielle. Ou simplement, ayant un handicap quelconque, visuel ou même auditif. Et encore, pour des personnes qui veulent « approcher doucement » le monde de la consultation en psychologie. Bien sûr, il y a encore, de nos jours, des personnes peu ou pas familières avec la psychologie comme avec la psychothérapie. Et encore, pour une personne en région où il n’y a pas de psychologues disponibles sur place ou ne souhaitant pas consulter dans leur région pour un désir d’une plus grande confidentialité encore. Bref, une panoplie de situations de plus en plus diversifiées demandent à être répondues par une approche à distance, que ce soit avec les communications téléphoniques, la vidéoconférence et même, la correspondance par mails.

Toutefois, il y a beaucoup d’hésitation et de réticences provenant de divers milieux, dont celui des jeunes intervenants. Et encore, en formation. D’ailleurs, dans le reportage de Radio-Canada, , la journaliste – madame Bouchard – a pris soin d’enquêter auprès d’étudiant/es en formation à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Les étudiants/es soulèvent divers points dont le fait que les personnes à distance puissent ne pas avoir le même comportement qu’en cabinet or, ils pourront plus facilement mentir au thérapeute par exemple. Ou encore, si les échanges thérapeutiques se font par mails, le psychothérapeute ne pourra voir la gestuelle du client ce qui le privera d’informations afin de bien saisir l’ensemble de la problématique apportée par la clientèle. Pour ne citer que ces deux points.

Devant la nouveauté, plusieurs hésitations sont soulevées. Et il y a toujours un fond de vérité, dans les points apportés par ces étudiant/es en psychologie. Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Certes. Nous nous retrouvons dans de nouveaux territoires. Mais est-ce vraiment ces types d’hésitation – voire de peurs – qui doivent conduire l’ensemble du développement de la pratique de la consultation en nos Temps modernes? Et encore, devant la diversité des situations de vie qui se multiplient? Les déplacements – comme les relocalisations, par exemple – des travailleurs et de leur famille dans diverses villes loin du thérapeute de départ, doit-on « abandonner » nos clients dans des moments cruciaux de leur vie sous le couvert qu’ils peuvent – maintenant – nous mentir à cause de la distance?

Poser la question, c’est aussi un peu y répondre. Si le client nous mentait en cabinet, il y a de fortes chances qu’il poursuive son manège loin de nous. Et chaque thérapeute possède son arsenal d’outils – je le suppose – afin de composer – doucement ou pas – avec ce type de clientèle, qui utilisent le mensonge en relation.

D’autre part, pour répondre aux questionnements du fait de ne pas voir la gestuelle des clients si cela se passe par mails… Disons que cela demande d’abord des habiletés en communication écrite – tout de même bien développées – de la part des thérapeutes qui souhaitent utiliser ce moyen de travail à distance. Une aisance en fait, tout aussi grande que le thérapeute peut avoir en communication en cabinet de même qu’une aisance avec ses propres outils thérapeutiques. Car les écrits restent! C’est indéniable…

Bien sûr, avec cette dernière approche, les « écarts » sont plus sujets à être vus et revus! C’est d’ailleurs là l’une des « forces » de cette approche via la correspondance par mails! On a souvent les défauts de nos qualités, dit-on! Ici, l’adage est plus que vrai. Les clients peuvent conserver des mois voire des années les écrits du thérapeute, et au besoin les relire soit pour compléter les ancrages déjà amorcés ou pour surmonter un moment semblable actuellement vécu qu’ils ont eu dans le passé et pour lequel ils avaient consulté. Question de se rafraîchir la mémoire. Et même, pousser plus loin son introspection d’alors.

Ainsi, cela demande, d’abord, de la part du praticien des habiletés certaines en communication écrite, car forcément ça sera lu et revisité…

Ça peut faire peur! Je le conçois très bien. Et en même temps, il est de notre responsabilité à tous de se lancer ou pas dans cette voie novatrice qui se présente à nous. Il y a un train qui passe… Que fait-on? Comme thérapeute? Comme groupe de professionnels? Attendre que cette voie apporte des résultats positifs à d’autres disciplines? Pour ensuite, passer à l’action? C’est indéniable, vous n’avez qu’à regarder du côté de la médecine ce qui se passe actuellement… les aspects positifs comme les avancées sont légions!

Et les dérapages? Compte tenu du médium, pourraient-ils être plus nombreux? D’une manière, nous pourrions répondre affirmativement. Et je comprends que nous aimerions tous ne pas avoir du tout de dérapages. Mais regarder du côté du monde du sport, comme avec l’arrivée des reprises vidéos dans le domaine, nous sommes à même de constater des jugements d’arbitre sur le terrain se faire renverser régulièrement par des reprises vidéos. En temps réel, il est quasi impossible, bien souvent, de percevoir « la faute » commise par l’athlète ou l’« erreur» » de jugement de l’arbitre. C’est seulement avec un « super-ralenti » de l’action que nous décelons « le manquement » de l’arbitre – ou ce qu’on appelle tel. Est-ce qu’un jour les arbitres ne commettront plus de fautes? Absolument pas. Le but n’est pas de devenir infaillible… comme personne humaine. Le même raisonnement s’applique au thérapeute. Ce qui passait inaperçu auparavant, maintenant peut-être vu et revu à cause du médium. La « faute » est plus visiblement décelable.

Je crois que de se lancer en avant – malgré tout – pour l’avancer de la science nous demande un peu d’indulgence comme d’humilité. Et aussi de l’audace. Eh oui! Je sais ce n’est pas notre tasse de thé à tous… nous les psys! Nous sommes plutôt du profil « nous n’aimons pas l’avant-scène »… Je sais! Agir timidement, actuellement, c’est d’aller à l’encontre de l’avancement de la science elle-même. Et plutôt concevoir nos « dérapages », s’il y avait avec une telle entreprise, comme étant des « dérapages contrôlés », comme en conduite automobile. Avec un esprit d’ouverture, d’explorateur et de chercheur que nous puissions nous ramener à nos visées par nous-mêmes afin d’ajuster notre exploration en fonction des buts fixés. Toujours en gardant à l’esprit, le bien-être de notre clientèle. Car trop de balises, ne pourra nous aider dans nos avancées. Il y aura trop de contraintes, trop de règles, trop de tout pour notre exploration.

C’est avec l’exploration que nous pourrons mieux en définir les contours. Pas avant.

D’autant qu’avec le monde de l’informatique, l’évolution se fait de plus en plus rapidement. Ça nous demande – et va nous demander – une grande capacité d’adaptation tout aussi grandissante.

Le monde des communications comme des relations avancent en cette direction. Nous sommes déjà en retard sur l’Europe. Même la psychologue Kathia Lebobe et le psychanalyste européen Yann Leroux – via la e-psychanalyse – comme on a pu lire dans le journal du Devoir (du lundi 23 novembre 2015) explorent actuellement cette Voie de la communication par l’Internet. Et selon le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, la vidéoconférence par Skype et le courriel semblent aujourd’hui des outils promoteurs.

De même, que ces intervenants en santé mentale constatent que via le numérique, leurs patients parlent davantage que dans leur cabinet. Contrairement aux craintes soulevées par les étudiants en psychologie précédemment cités. Et, les intervenants, engagés sur la voie de la e-Consultation,  remarquent de plus que la technologie a un caractère « désinhibant »! Plus fondamentalement, disent-ils encore, la séance par Skype offre « un déplacement riche de signification » pour la conduite d’une psychanalyse. Qui l’eut cru? Seule l’expérimentation peut amener à de telles observations.

Tout demeure encore à explorer. Bien sûr le gros bon sens, la prudence et le discernement doivent nous guider dans nos actions en tant qu’explorateurs des Nouveaux Mondes… Et certes, que notre Ordre professionnel devra s’ajuster en cours de route… ne serait que de nommer le mode de paiement. Actuellement, il est de mise de se faire payer en cabinet à la fin de l’entrevue. Mais avec la venue de ces modes de communication, nous sommes amenés à aborder ce geste professionnel en termes de gens d’affaires. Et de concevoir que nous devons nous faire payer avant la consultation afin de s’assurer de recevoir nos honoraires. Dans le cas contraire, nous allons devoir « courir » constamment après notre dû! Or, la pratique se faisant, fera évoluer nécessairement l’ensemble de la profession sous plusieurs de ses aspects.

Où tout cela va nous mener? Vers du plus et du mieux. On ne peut pas en en douter. Pour cela ça va prendre des volontaires. Des braves – comme des explorateurs – parmi nous qui vont se lancer en avant… et probablement aussi sans filet – à certains moments – car tout est encore à construire. Avec des gens de confiance prêts à prendre de l’expérience. Mais je le rappelle, il y a des prés-requis comme des précautions. Comme de posséder un esprit du chercheur scientifique tel en laboratoire afin d’avancer avec circonspection et parcimonie. Et avoir le sens du devoir. Comme du discernement. Et encore, avoir une aisance avec son approche thérapeutique comme avec ses outils de travail. Enfin, posséder une grande flexibilité et beaucoup de créativité afin d’ajuster son travail, au fur et à mesure, avec le virtuel en développement.

Bref, si j’ai pu vous transmettre, ici, un peu de ma passion pour l’avancement de la psychologie alors, j’aurai atteint mon but. Et, soit dit en passant, je vous l’aurai transmise – d’abord – via l’Internet…

 

 

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