LA VIOLENCE CONJUGALE & LE FOOTBALL ( AMÉRICAIN )

Par Richard LaChance M.ps., Psychologue-Psychothérapeute,

Psychologue Sportif et Préparateur Mental©

Québec, Québec, Canada

 

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La Violence Conjugale & le Football ( Américain)

 

Le Questionnement se pose devant la situation du jeune joueur de Football des Redmen de l’Université McGill, intercepté pour violence conjugale. D’autant que récemment deux autres cas, ceux-là dans la NFL ont été amenés sur la place publique.

 

2 Niveaux :    – Forme

                            – Fond

 

3 Grandes Questions

 

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1- LE FOND

 

 

Le sport : le football américain.

 

Le 2e sport aux U.S.A. le plus prisé après le Baseball et devant le Basket-ball et le Hockey. Le sport le plus populaire chez les jeunes étudiants des universités américaines. Les universités américaines recherchent activement les futurs prospects pour les attirer sur leur campus. On se fait une gloire d’avoir eu les meilleurs joueurs de football de leur université. La pression individuelle et sociale est très forte. Beaucoup de jeunes joueurs américains aspirent à faire carrière dans la NFL et très peu de joueurs sont retenus. La course est féroce. « Faut se démarquer » coûte que coûte! Les salaires sont tout de même reluisants. Joe Flaco, quart arrière des Ravens de Baltimore, un contrat de 5 ans tournant autour de 120 millions de dollars avec bonus; Drew Brees quart arrière des Saints de la Nouvelle Orléans, un contrat lui aussi se chiffrant autour des 100 millions de dollars avec bonus. Des sommes astronomiques!

De plus, le football américain est en soi une pression sociale en plus de l’être individuellement. Il est à l’image du hockey si l’on veut des bonnes années de Maurice Richard avec le Canadien de Montréal où il pouvait y avoir même des émeutes à la fin des matchs de hockey. On ne remarque pas des émeutes au sortir des stades de football américain cependant et heureusement, mais la cote d’amour et de ferveur des partisans est très élevée.

Les attentes face aux jeunes joueurs sont très élevées. Le fait d’être sélectionné par une équipe rehausse l’estime de soi des jeunes athlètes. De même que leur popularité rehausse d’autant « l’Ego » des joueurs vedettes.

L’on sait aussi que les situations de violence, quelle qu’elle soit à l’extérieur des arènes sportives chez les athlètes dans les sports de contacts comme de combats sont, les plus élevées. La « violence » faisant partie de ses sports bien et malgré le fait que les athlètes ont une bonne préparation pour subir ses violences.

Il n’en demeure pas moins qu’ils perdent de vue d’autant plus que ce n’est pas tout le monde qui a cette préparation. Négligent ce fait trop souvent.

 

1ère Question : Est-ce que ces jeunes joueurs reçoivent l’encadrement nécessaire pour gérer ces pressions tant individuelles que sociales que leur popularité grandissante?

                          

 

2- LA FORME

 

 

La situation du jeune joueur des Redmen de l’université de McGill… je ne veux pas la commenter, car elle est actuellement devant les Tribunaux.

Cependant, la seconde question que l’on peut se poser, est :

 

2e Question : Comment se fait-il qu’il y a peu de temps, on retrouvât dans les journaux deux autres cas de violence conjugale chez les joueurs de football ceux-là Américains de la NFL, la ligue de football américain la plus prestigieuse?

 

Est-ce un hasard que la situation du jeune de l’université de McGill apparaisse actuellement dans les journaux?

Ou encore, est-ce un effet du type « dominos »?

Tout porte à croire que nous nous retrouvons davantage dans le second questionnement. Dans le sens où vous vous retrouvez à vouloir faire l’achat d’une nouvelle voiture et après de longues recherches, vous vous arrêtez sur l’achat éventuel d’une voiture rouge d’une marque bien précise. Or, et curieusement, alors que vous n’en n’aviez – ou croyiez – n’en avoir jamais vue auparavant autour de vous, vous constatez que votre regard est constamment en train de les remarquer.

Il y a comme alors un effet d’entraînement. Vous en voyez de plus en plus.

Comme le phénomène des fameuses saucisses – dont on va taire le nom -, plus vous vous y intéressez, et plus vous les remarquez… Là, est le résultat d’un effet d’entraînement.

Ce qui voudrait dire que ce phénomène de violence conjugale chez les athlètes des différents sports – probablement quels qu’ils soient compte tenu des pressions qui sont semblables dans tous les sports et vraisemblablement, plus dans les sports de contacts et de combats -, a toujours été là. Mais plus visible parce qu’on en parle plus.

Or, plus on en parle, plus notre attention est portée en cette direction.

 

3e Question : Est-ce en mettant toute l’emphase sur le phénomène de la violence conjugale dans les sports que le phénomène disparaîtra?

Contrairement à bien des gens, ma croyance ne va pas en cette direction. Plutôt le contraire qui se produira. Encore, il n’y a pas longtemps, vis-à-vis du phénomène du suicide chez les jeunes, plus nous en avons parlé, plus le taux a été en augmentant.

En psychologie cela s’appelle le renforcement positif d’un comportement négatif. Ce qui a pour résultat à chaque fois que nous abordons ces phénomènes négatifs, d’en augmenter la probabilité d’apparition.

Par ailleurs, les études sur la question concluent que par tranche d’âge, il y a plus d’arrestations pour violence conjugale dans la population en générale qu’au football….

Nous aurions d’autant plus intérêt à demeurer « modérés » publiquement dans la dénonciation de ces phénomènes et mettre davantage l’emphase sur l’autre versant pourtant très important, soit les conduites positives des athlètes sportifs en couple.

Ce faisant, nous faisons une pierre deux coups. D’une part, nous renforçons positivement des conduites souhaitées dans les couples – et non le contraire -, et deuxièmement, nous faisons étalage des dites conduites à l’intérieur des sports quels qu’ils soient et encore, dans les sports de contacts et de combats. Comme quoi que ces conduites positives existent bel et bien, ce que nous évinçons lorsque nous mettons en première les conduites négatives ou non souhaitées. Et de plus, nous « éduquons » les athlètes à ces conduites souhaitées en plus de valoriser les athlètes eux-mêmes non seulement pour leurs performances sportives et athlétiques, mais aussi pour leurs conduites saines et constructives au sein de leur relation amoureuse.

P.S. Des campagnes de promotion et de sensibilisation sur le sujet sont menées soit par des joueurs eux-mêmes ou des organismes en lien avec ces sports. On peut consulter à ce sujet, en outre, le site: No More.org

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