(Mélanie Blouin, Athlète de Haut niveau, 2e au Canada, 7e aux derniers jeux Panaméricains, détentrice du record féminin québécois à 4m50 au saut à la perche et classée pour les Jeux Olympiques de 2016 à Rio, Brésil)
LA COMPÉTITION SPORTIVE À TOUT ÂGE©
Rédigé
Par Richard LaChance M.ps., Psychologue-Psychothérapeute,
Psychologue Sportif et Préparateur Mental©
Québec, Québec, Canada
La Compétition Sportive à Tout Âge©
CE TEXTE A ÉTÉ SOUMIS POUR L’ÉMISSION D’INFORMATIONS
À LA SRC Montréal, Québec, Canada
PAR ICI L’ÉTÉ
Émission du 6 Août 2015
Parler de la Compétition Sportive à tout âge, c’est aborder le sujet à partir d’un angle déjà pré-établi, biaisant par le fait même le but visé dès le départ.
Nous devons comprendre que l’idée même de « la Compétition », quelle qu’elle soit, est d’«opposer» deux ou plusieurs personnes ou plusieurs équipes. Et lorsque l’on parle d’opposer, l’on parle de rivalité, de confrontation, d’affrontement voire de « refus ». Conséquemment, l’on induit de la « résistance ». Résister à l’adversaire. Résister à la défaire. Et lorsque nous évoquons l’idée de « résistance », nous engendrons en soi de la « rigidité », du « durcissement ».
Or, l’on sait que plus nous nous durcissons, plus nous nous plaçons en situation de risque de blessures voire de graves blessures pouvant compromettre la suite de la carrière de quiconque. À l’inverse, plus nous sommes dans la souplesse – telle l’évocation de l’image du chêne et du roseau – plus nous induisons souplesse et fluidité tant au niveau du corps que de l’esprit.
Incidemment, la pensée de Pierre de Coubertin – le créateur même des Jeux Olympiques -, allait davantage avec l’idée d’« Un Esprit sain, dans un Corps sain ». Ainsi, l’idée même de la « Santé » ne va pas dans le sens du durcissement, mais bien dans le sens de la Souplesse… afin de « Pacifier » l’Esprit. Non pas d’entrer en guerre avec soi-même, et moins encore, se blesser.
De plus, l’évocation même de l’idée de la Compétition, amène un autre concept, celui de « rivaliser » pour l’obtention du plus haut titre en jeu. L’objectif est ainsi posé à l’extérieur de soi. Au loin. Et parfois, au-delà de toutes capacités humaines. L’idée étant de « pousser » ou « repousser » les limites humaines.
Et encore là, cette vision de la notion de la Compétition allait à l’encontre de la visée du créateur des Jeux Olympiques, car sa vision des choses allait plutôt dans le sens de la Participation. C’est-à-dire l’« engagement » avec et envers soi-même.
Et en cela, aborder le phénomène sportif de cette façon – telle l’idée de la carotte au bout du bâton – est de fausser, mieux inverser « les véritables enjeux » humains. Nous allons repousser les limites humaines dans la mesure où nous serons en respect avec soi-même et à l’écoute de nos propres limites personnelles tant physiques que psychologiques. Non l’inverse. Ainsi, nous serons à même de les « repousser ». Les dépasser. Et non pas, en les plaçant à l’extérieur de soi. Au loin ou chez l’autre. En cherchant ainsi à faire mieux que l’autre. Plutôt que soi.
La Compétition devrait être entendue comme étant « un lieu », une « rencontre » et encore « une opportunité » de se retrouver en présence d’individus aspirant au même objectif que soi : celui du Dépassement de Soi.
CITIUS, ATIUS, FORTIUS
L’idée du Dépassement de soi va exactement dans le sens de la vision de Pierre de Coubertin avec la fameuse et célèbre marotte des Jeux Olympiques : Citius, Atius, Fortius ( Plus Vite, Plus Haut, Plus Fort ).
L’idée du Dépassement de Soi va avec l’idée de parvenir à un état supérieur – par rapport à soi-même – état qui nous semblait inaccessible initialement. Cette idée évoque également les nécessaires Besoins de Discipline, de Détermination, de Volonté dans le sens d’un Profond Désir de mieux se connaître en se frottant à ses propres limites personnelles afin de les repousser. D’aller au-delà. Par delà du connu… de soi-même.
Cette évocation du Dépassement de Soi, ainsi comprise, ne rivalise plus avec quiconque ni même avec soi-même. On entre plus en guerre même lors de combats individuels qu’ils soient de Boxe, d’Arts Martiaux ou d’équipes de Hockey, de Soccer, etc.
On ne rivalise plus ni ne résistons. Nous sommes avec soi. Et non plus contre… quiconque et encore moins, contre soi.
Afin de demeurer en respect avec la devise : Citius, Atius, Fortius, nous nous devons aussi de revoir et de corriger les « anciens » alignements – entendre croyances passées – concernant la Compétition sportive et même l’idée fondamentale des Jeux Olympiques. En ce sens, que nous devons là également aller plus vite, plus haut et plus fort en faisant « évoluer » – comprendre « repousser » – nos compréhensions.
Les Jeux Olympiques n’est pas ou ne peut plus être la confrontation entre des pays afin de montrer sa suprématie, son pouvoir de domination sur les autres. Seul contre tous.
La compréhension des Jeux Olympiques comme celle de la notion de Compétition doit être revue à la hausse.
Nous ne pouvons plus maintenir l’idée de seul contre tous ni de nous opposer à l’autre – cet autre qui est différent que soi. S’opposer aux différences.
L’évolution en tout doit inclure Tout. Pas de s’y opposer ni le rejeter et encore moins, le détruire.
L’idée des Jeux Olympiques est LA Réunion des plus grandes passions humaines faisant état de soi pour soi devant tous. Pas pour rabaisser l’autre. Ni pour installer sa supériorité.
INCLURE LA DIFFÉRENCE
Placer côte à côte des individus partageant les mêmes passions sportives. Sur un même piédestal. D’égal à égal. Faisant état de leur cheminement et partageant en toute liberté d’expression leurs « trucs » comme leurs astuces afin d’atteindre de plus hauts sommets personnels.
Comprendre la Compétition non plus comme une rivalité mais comme un partage, de l’entraide. Telle est la vision du grand et célèbre Pierre de Coubertin. Et telle est l’idée fondatrice et porteuse de sens des Jeux Olympiques : Citius, Atius, Fortius.
On ne peut se satisfaire d’ajouter d’années en années de nouvelles disciplines sportives. Ce qui est bien en soi. Mais nous devons poursuivre l’œuvre du Maître-Fondateur en désirant « utiliser » cette opportunité, cette réunion entre tous que sont les Jeux Olympiques afin de leur donner son véritable sens – le seul sens d’ailleurs qui a toujours été -, celui du Dépassement de Soi et non plus l’idée de rivaliser avec quiconque à l’extérieur ni à l’intérieur de soi.
Inclure ainsi le Différent. Comme les Différences. Et « le faire » Différemment. Comme « Être ».
Se « servir » de cette Grande Réunion Humaine – que sont les Jeux Olympiques -, pour faire la promotion de la Beauté du Monde à cause de sa Diversité. Ses Différences. Évoluant – dans le sens de marcher ensemble, vivre ensemble – vers un seul et même but : La Rencontre avec Soi.
LA QUÊTE DE SOI
Car en définitive, on ne se dépasse pas. Ni ne le ferons jamais. Nous allons que vers soi-même à sa propre découverte, à notre propre rencontre. Telle est le véritable sens de la Quête de Soi.
Aller à la rencontre de ses ombres comme de ses croyances profondément ancrées en soi depuis des générations… et de génération en génération. Les débusquer. Les mettre à jour. Au jour.
Les regarder non plus comme des « fantômes » – que nous craignions de voir en soi – mais comme des « croyances passées » nous limitant, nous réduisant à plus petit que soi. Au potentiel que nous sommes. Que je suis.
Mettre à jour de vieilles croyances – que je porte en soi et qui, pourtant, ne sont pas miennes – elles appartiennent au temps passé, à une génération précédente, à mes parents, voire à plusieurs générations antérieures et que je traîne comme des fatalités. S’en délester. Quitter l’ancien monde. Pour aller vers plus Vite, plus Haut, plus Fort. Tel un lieu. Non plus au delà de Soi. Mais en soi. Et ce lieu a toujours été là. Ici et Maintenant. Au Moment Présent.
Il n’y a pas d’autres réalités que Cela. Ce Qui Est.
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