Comme il y a longtemps déjà quâelle a disparu ! Mais une fois encore, câest ici le pouÂvoir polyÂséÂmique de la proÂpoÂsiÂtion, si simple dans son arguÂment, si rasÂsemÂblée, si synÂthéÂtique, qui me séduit. Une boucle est bouÂclée, cette hisÂtoire terÂmiÂnée. Câest la lutte de deux enfants qui le confirmera. On noteÂra simÂpleÂment quâafin que le motif en soit clair, le poète sâabstient de ne plus rien dire des senÂtiÂments de son proÂtaÂgoÂniste, si ce nâest son amuÂseÂment et son rire devant la transÂforÂmaÂtion du pain qui lui paraît pitÂtoÂresque. Dans lâabsence de lâobjet du désir, il y plus à faire et, parÂtant, plus à dire. Un autre enfant paraît. Pourtant « Le Gâteau » sâouvre pluÂtôt sur la repréÂsenÂtaÂtion dâune satiéÂté qui est tout à la fois phyÂsique, morale et esthéÂtique : un voyaÂgeur comÂblé au somÂmet dâune monÂtagne sublime. A pousÂser cette idée un cran plus loin, peut se laisÂser induire que, si la litÂtéÂraÂture est bien faite de lâétoffe dont nous sommes faits, ce manque qui manÂqueÂrait aux dieux dâHomère, pourÂrait nâêtre pas ausÂsi négaÂtif quâil y paraît. Premier paraÂgraphe : ausÂsi étonÂnant que cela soit de la part de Baudelaire, il dit un état de satisÂfacÂtion. Plus perÂniÂcieux quâon nâeût pu le penÂser, le poème bifurque. Il est, dans Madame Bovary, une rêveÂrie amouÂreuse selon laquelle des palÂmiers sâajoutent aux sapins, aux sable des plages et à tant dâautres signes supÂpoÂsés dâexcellence que les préÂtenÂtions amouÂreuses du perÂsonÂnage en sont ravaÂlées à des faciÂliÂtés mesÂquines. Son proÂtaÂgoÂniste juché sur sa monÂtagne, heuÂreux du monde, heuÂreux de soi, heuÂreux des autres, est si heuÂreux même quâil en vient à ne plus trouÂver si ridiÂcules les jourÂnaux qui préÂtendent que lâhomme est né bon. â Câest lâestomac qui me tire. Et il y a plus à dire, parce quâil y a à raconÂter préÂciÂséÂment ce que lâon fera pour approÂcher son objet, â ainÂsi la lutte des deux enfants, tanÂdis que la satisÂfacÂtion qui mèneÂrait au surÂplace laisÂseÂrait sans voix, ainÂsi, encore lâimmobilité du voyaÂgeur sur son somÂmet et lâironie qui lâaccompagne. S'il est vrai que ce poète en quête d'une Muse a finalement Voici, après une leçon de pesÂsiÂmisme, ma leçon dâoptimisme, que je reporte, du reste, sur Baudelaire. Le spleen de Paris (Source de la citation) Cherchez Charles Baudelaire sur Amazon et Wikipédia. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu! Quant à la faim, dont lâobjet est vital, dont le moins que lâon puisse dir est quâil est uniÂverÂsel. Comme Baudelaire, Rimbaud le savait. V, Lecture analytique : La demande en mariage de lâEtranger (Albert Camus), Lecture Analytique Du Pere Goriot Description De La Pension Vauquert, Lecture analytique : « Le Mal » - Les Cahiers de Douai - Rimbaud, Lecture Analytique du roman La Peau De Chagrin de Honoré de Balzac; Partie « L'agonie », Lecture Analytique n°1 Le Mariage De Figaro Beaumarchais 1784, Lecture Analytique " Les Deux Amis " Jean De La Fontaine, Lecture Analytique L'invitation Au Voyage De Baudelaire, Lecture Analytique : " le désir De Peindre " De Baudelaire, Lecture analytique N°1 L'école des femmes IV,2 ( extrait ) moliere, Ãtude du poème le désir de peindre de Charles Baudelaire, Lecture analytique 5: Voyage au bout de la nuit, Lecture analytique : Un hémisphère dans une chevelure, Charles Baudelaire, Lecture Analytique Les Animaux De La Peste, LECTURE ANALYTIQUE ACTE 3 SCENE 5 LE MARIAGE DE FIGARO, Lecture analytique phedre de racine oenone aimez vous. Le désir de peindre est un poème de Charles Baudelaire, extrait du recueil de poème en prose Le Spleen de Paris, publié en 1832. Il ne me semble pas cepenÂdant que ce soit dans la manière de Baudelaire. Câest apprendre que bien quâelle proÂcède dâun manque, là où manque la faim, et le désir avec elle, rôde la mort. ⢠Le désir de peindre est un poème en prose appartenant à ce recueil. Tout se passe comme si le poème priÂviÂléÂgiait la repréÂsenÂtaÂtion du manque à celle de la satiéÂté repue, mais il me paraît pour cela même arguÂmenÂter en faveur de cela qui se passe parÂtout ailleurs dans la litÂtéÂraÂture. Parfaitement fraÂtriÂcide même. Le mot « confession » ravalé à la scatologie, en dit long sur le désir de blasphème chez Baudelaire. Et sur mon poil qui tout droit se relève Mainte fois de la Peur je sens passer le vent. Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire ! Référence à un passé qui rend difficile toute représentation car le souvenir lâefface = « Comme il y a longtemps déjà quâelle a disparu ! ». Parce quâelle est créature de rêve et du rêve, elle impose, par la beauté diabolique de son corps, « le désir de peindre », le désir dâécrire. Les deux enfants, disait cet autre poème, se riaient lâun à lâautre avec des dents dâune égale blanÂcheur, et son élaÂboÂraÂtion repoÂsait sur la même idée, presque sur le même matéÂriel, même appéÂtit de vivre et même blanÂcheur des dents. En somme, par une allure ? Lâhomme sâest couÂpé une tranche de pain. Câest du nerf de la guerre, mais câest ausÂsi du nerf de la vie, que rendent compte ces paraÂdoxes. Comme dans le Rimbaud dâ « Aube » ou de « Veillées », la figuÂraÂtion du meilleur est bifÂfée, le rêve quitÂté, le réveil touÂjours dur. Cette imprécision est également présente dans la thématique du clair obscur. Victoire. Ceux qui répriment leur désir, sont ceux dont le désir ⦠Lâamour de la madeleine, Le Bel amour (22), Le surréalisme et la Bretagne. â Hélas! Lâalternative, selon ses propres mots, était de vaincre ou mouÂrir. Ceci met en évidence la mise en abîme de Baudelaire dans son poème. Tout se passe comme si elle priÂviÂléÂgiait parÂtout, non forÂcéÂment le malÂheur au bonÂheur, mais la repréÂsenÂtaÂtion du preÂmier à celle du second. B. Un portrait entre lumière et obscurité. Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cÅur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; Dâautres, lâhorreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux dâune femme, ⦠-Lâisotopie de la lumière vient contraster celle de lâobscurité : « scintille vaguement » mais lâadverbe « vaguement » vient modaliser, atténuer cette lueur. Il lui faut plus dâinvention. La charité veut qu'on fasse ⦠Serait-ce encore que ce manque qui manÂqueÂrait aux dieux dâHomère est une chance, et que cette chance est la défiÂniÂtion dâune vocaÂtion dâêtre homme ? Lâazur sonÂneur ; Il a été un journaliste, un critique littéraire et ⦠Serait-ce quâelle posÂtule que rien ne susÂtente sufÂfiÂsamÂment son désir et quâil ne se nourÂrit pas seuleÂment de pain ? "Le Désir de peindre," by Charles Baudelaire annotated by Maureen Jameson. Il en est cepenÂdant un second, lui ausÂsi capiÂtal : il tient au fait que le pays qui a charÂmé le narÂraÂteur est dit superbe. Le dégoût de la société. Câest par là quâil atteint, au-delà de la donÂnée si concrète et saiÂsisÂsante dont ses fastes sont faits, à une sorte de puisÂsance seconde où se donne à lire comme un chiffre ou une algèbre de lâexistence humaine. Le Désir de peindre Malheureux peut-être lâhomme, mais heureux lâartiste que le désir déchire ! Il préÂfère donc carÂréÂment chanÂger de logique, comme à la fin de « La Vie antéÂrieure », comme à la fin de « LâIrrémédiable ». Cherchez Le spleen de Paris sur Amazon et Wikipédia. , cet épisode, qui est une mise en scène mythologique de lâéclipse lunaire, narrativise le contraste entre lumière et obscurité. On se croiÂrait dans La Genèse ou au moment de la découÂverte de lâefficacité de la peau de chaÂgrin par Raphaël. Désirs justes ou injustes, indus, excesÂsifs, pas assez intenses, trop intenses, minables, leurs repréÂsenÂtaÂtions peuvent sâassortir de doutes, et même de doutes non pas seuleÂment relaÂtiÂveÂment aux objets qui les susÂcitent, mais au désir lui-même. Plus encore, sa plasÂtiÂciÂté étant infiÂnie, elle ne se prive pas ce faiÂsant de mettre en jugeÂment les désiÂrs quâelle met en scène.  écrit par Charles Baudelaire et publié en 1869, 2 ans après sa mort. C. La célébration esthétique de cette femme inconnue. Câest son recours au récit. Le dégoût de la société est un thème récurrent dans le poème, il est désigné implicitement comme étant un agent causal du désir d'évasion et du Spleen. Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Au bout du compte, rien de conveÂnable nâaura eu lieu, ni entre eux, ni de la part du narÂraÂteur, specÂtaÂteur absent qui ne conçoit même pas lâidée de couÂper une seconde tranche de pain. Le rôdeur parisien est en proie à ce grand désert d'hommes qu'est la capitale, qui le conduit à croiser ces espèces de figures spectrales ou allégoriques de la modernité que sont la petite vieille, le vitrier, le joueur d'orgue de Barbarie. Dâoù lâenvergure du poème : on sây trouÂveÂra bienÂtôt entre vie et mort : sans nourÂriÂture pour susÂtenÂter la faim, il faut mouÂrir, si bien que se trouve radiÂcaÂliÂsée la quesÂtion du désir, â sans compÂter que cette crisÂtalÂliÂsaÂtion du désir en généÂral sur la faim, et sur une tranche de pain deveÂnue du gâteau, met au jour de façon parÂtiÂcuÂlièÂreÂment expoÂsée, â surÂexÂpoÂsée -, la charÂnière qui unit le désir et la littérature. Dès 1865, Baudelaire avait commencé à rédiger des poèmes qui avaient paru dans diverses revues littéraires avant de les regrouper dans un recueil. Serait-ce que la parole dâart veuille ausÂsi désiÂgner les hommes non pas seuleÂment par ce qui leur manque mais par leur effort pour lâobtenir ? Charles Baudelaire. Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857) Dans « Le Gâteau », il a jeté son disÂcréÂdit sur la satiéÂté, phyÂsique, morale et spiÂriÂtuelle. â Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, Dâhyacinthe et dâor ; Le monde sâendort Dans une chaude lumière. Une anthropologie du désir ou le « gâteau » de Baudelaire, Michele Miccia â Il Ciclo dellâacqua /â Le Cycle de lâeau (extrait), Ping Pong : 3 poèmes bilingues de Max Ponte, Le Bel amour (23). Cette idée que le moi est modelable, imitateur de tous ceux qu'il admire, a obsédé Baudelaire jusqu'à la fin de sa vie. Pronom démonstratif « celle-ci » dans le dernier paragraphe : elle appartient au groupe général des « femmes », ce qui renforce la difficulté à la préciser. Lâironie sây accomÂpagne dâune fable et elle est seconÂdée par un récit. / « Son regard illumine comme lâéclair » = forte lueur et comparaison avec lâéclaire qui insiste sur la luminosité mais le mot « éclair » insiste aussi sur la brièveté de cet éclat lumineux. Je suis belle, ô mortels ! Ponge, Le Parti pris des choses. Loin de reveÂnir sur ce qui a été dit, le mot inauÂgure en effet le franÂchisÂseÂment dâun seuil. Je ne peux ni ne veux entendre ici un rapÂpel du payÂsage du preÂmier paraÂgraphe, mais un retourÂneÂment en grand de la vision. Comme il y a longtemps déjà quâelle a disparu ! Là, tout nâest quâordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant. Elle en scrute même non seuleÂment les élans, mais les retomÂbées et les pannes, qui la mettent parÂfois elle-même en panne jusquâà se repréÂsenÂter elle-même, ainÂsi chez Paul Celan, dans sa tenÂsion vers la parole. Je brûle de peindre celle qui mâest apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit.